Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Patrimoine - Page 25

  • « Dormons braves gens, tout est calme ! »

    fluris

    « Retournes-toi dans ta tombe, Fluris ». Pour parodier un des mille et un succès de quatre garçons dans le vent, il faut imaginer Fluris se retournant dans sa tombe au soir de ce mardi 13 décembre 2022, tandis que l’ancienne halle aux blés attend en vain la troupe des « arrossegaïres ». Car ce soir, la troupe de tireurs de traîneaux a encore oublié le rendez-vous. Cette absence répétée au fil de ces dernières années, finira-t-elle par porter le coup fatal à une tradition séculaire ? Bruyante commémoration à laquelle ont sacrifié avec bonheur et constance, des générations de Chalabroises et de Chalabrois.

    Là-bas devant la halle, la stèle née à la faveur du tricentenaire de la mort de Fluris est restée de marbre, devant autant d’indifférence. « Uèi fa les ans que tuèron Fluris ! ». D’accord, et alors ? Même l’écho n’a pas daigné répondre, seul un silence retentissant a pris le relais, silence à la faveur duquel reviennent quelques mots d’en Josep : « Demain Fleury, sous les chrysanthèmes fanés d’un arrière été de la Saint-Martin, s’endormira définitivement. Il aura vécu trois cents ans, avant d’être enseveli sous une culture uniformisée, mondialisée ».

    Bien sûr, le reste de la nuit a été sereine. Mais il paraît qu’au douzième coup de minuit, sur le pavé luisant des cours, la tradition s’est transformée en citrouille. « Roll over Fluris ! ».

  • C'était hier : Le fantôme de « Fluris » est de retour sur les cours

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du jeudi 13 décembre 2007. L’occasion de rappeler que ce 13 décembre 2022 ne devrait pas être un jour comme les autres, tout du moins à Chalabre…  

    fluris,patrick lasseubePatrick Lasseube a retrouvé ses amis autour du mystère Fluris (Photos archives, Décembre 2007).

    Que reste-t-il de la légende de « Fluris », 310 ans jour pour jour après une soirée de Sainte-Luce consacrée à la fête de la lumière, et mise à profit par certains pour envoyer le sieur Jacques Fleury au tréfonds des ténèbres ? Comme chaque année à la date du 13 décembre, Chalabre et les Chalabrois ont rendez-vous avec la tradition, invités à faire du bruit, beaucoup de bruit, rien que du bruit. Au fil des ans et des lustres pourtant, l’image de Fluris s’est fanée et l’avenir du charivari est plus qu’incertain.

    Certains ont depuis longtemps déjà, entériné la deuxième mort de Fluris, mais le cœur du « chirbilhi » bat encore un tout petit peu. Pour preuve, la soirée organisée dernièrement au théâtre municipal par Noëlle Danjou et Sophie Jacques, et dont l’invité était Patrick Lasseube, auteur d’un excellent travail de recherche sur ce charivari unique, réalisé dans les années 1980. Images d’hier et témoignages sonores de Chalabrois aujourd’hui disparus, auront empli le théâtre municipal d’une atmosphère troublante, assez pour faire frémir le linceul de Fluris.

    fluris,patrick lasseube

    Après cette émouvante immersion dans le passé, le public présent engageait le débat, l’occasion de dresser un état des lieux de la société locale à travers le prisme de la célébration de Fluris. La veillée se poursuivait autour d’une corbeille d’oreillettes, d’un chaudron de vin chaud et de chaleureux remerciements à l’adresse de Patrick Lasseube, dépositaire d’un fabuleux trésor.

    Ce soir, les « arrossegaïres » sont attendus sous la halle au blé, à l’endroit même où officia le sieur Jacques Fleury, contrôleur à la chambre à sel de Chalabre. « Vei fan les ans que tueron Fluris ! », et comme dit l’ami Robert, « Asclaïres s’abstenir ! ».        

  • C'était hier : Sainte-Luce : Les « arrossegaïres » privés de château

    L'article mis en ligne avait paru dans l’édition de l’Indépendant du samedi 6 décembre 1997. Cette année-là, Chalabre s’apprêtait à célébrer le Tricentenaire de la mort de Fluris. Le « Comité du Tricentenaire » créé pour l’occasion avait proposé d’agrémenter le charivari annuel, d’une marche symbolique et pacifique, qui emmènerait les tireurs de traîneaux jusqu’au pied des murailles grises du château de Mauléon, comme au bon vieux temps. Une proposition qui partait d’un bon sentiment mais qui au final restera dans les cartons. 

    fluris,anne de vilette

    Emmenée par Gérard Roncalli (au 2e plan), la bruyante commémoration observe une halte devant la gendarmerie

    Photo archives, Années 1970

    Une tradition dans la tradition veut que le parcours emprunté par les « arrossegaïres », fasse un détour symbolique au pied des tours du château de Mauléon. Histoire de rappeler que ce diable de Fluris aurait eu maille à partir avec les descendants des comtes de Bruyères, seigneurs des lieux. Une coutume abandonnée depuis plusieurs lustres certes, mais que le collectif pour le Tricentenaire avait espéré rétablir en cette année 1997. Seul manquait l’aval de Mme Anne de Vilette, héritière de la maison Mauléon-Narbonne, auprès de laquelle une demande d’autorisation fut formulée au mois de novembre dernier. Vaine requête si l’on en croit le pli adressé par retour de courrier et dont voici le bref contenu dans son intégralité :

    « Je suis très sensible à la teneur de votre lettre et à la permission qu’elle réclame pour fêter le tricentenaire de Fluris, le 13 décembre prochain. L’écho paru dans les journaux locaux depuis une quinzaine d’années à ce sujet, n’a fait état que de désolation et regrets devant les débordements de ce charivari qui semble donc ne plus refléter uniquement son aspect folklorique. En conséquence, j’ai le regret de ne pouvoir donner une réponse favorable à votre demande. De plus cette année, vu les circonstances, cette manifestation risquerait d’occasionner des désordres incontrôlables. Vous, pour me l’avoir demandée et moi pour vous l’avoir accordée, nous serions les premiers à le regretter. En vous remerciant de votre compréhension, je vous prie de croire à mes sincères salutations…Signé : Mauléon Narbonne Vilette. »

    Quoiqu’il en soit de la véritable personnalité de Fluris et des motifs de sa mort violente, une chose parait certaine : les milliers d’enfants de Chalabre qui depuis près de trois siècles se retrouvent dans ce « tonitruant et pacifique cortège » (Roger Boutellier), doivent avoir beaucoup de peine à se retrouver dépeints en un si noir tableau.

  • C'était hier : « Charivari de Fluris » : Patrick Lasseube a mené l'enquête

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du dimanche 2 décembre 2007.

    fluris,patrick lasseubeEn 1997, Patrick Lasseube (assis au centre) avait participé à la célébration du tricentenaire de la mort de Fluris (Photo archives Décembre 1997).

    « Vei fan les ans que tueron Fluris ! » Chaque année au soir du 13 décembre, jeunes et moins jeunes participent à un tapage nocturne et pacifique consistant à battre le pavé en traînant des objets métalliques. Un « rambalh » qui perpétue le souvenir d’une mort violente, celle du Sieur Jacques Fleury envoyé « ad patres » un soir de décembre 1697, et dont on ne sait pas vraiment s’il était curé, braconnier, contrôleur de l’impôt du sel, bûcheron, valet du comte ?

    Un mystère vieux de trois siècles que Patrick Lasseube, gascon d’origine, tentait de percer durant l’été 1984, aiguillé dans ses recherches par ses amitiés chalabroises et l’ethnologue Daniel Fabre. Ainsi commençait une grande enquête ayant pour but de collecter non pas l’impôt, mais les témoignages locaux auprès des doyens de la capitale du Kercorb. Conseillé par le département d’enseignement supérieur d’audiovisuel de Toulouse Le Mirail, Patrick Lasseube allait réaliser un remarquable diaporama, véritable outil informatif mis au service d’une vérité historique à dépoussiérer.

    Présenté en avant-première au mois de mars 1988 devant un parterre de Chalabrois attachés à la tradition, ce montage sera présenté le jeudi 6 décembre prochain, à 13 h 30, aux élèves du collège Antoine-Pons et de l’école Louis-Pergaud. La projection aura lieu au théâtre municipal et sera suivie d’une deuxième séance pour adultes et grands enfants, à partir de 20 h 30. Patrick Lasseube présentera son travail de recherche aux côtés de ses amis Roland, Bernard et Jean-Marie, amoureux des traditions et curieux d’en savoir plus, tout comme les générations de Chalabrois qui se sont succédé au rythme d’un « chirbilhi » annuel, défoulement sonore à la mémoire de Fluris.