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Poésie - Page 11

  • « Noël qui approche », un poème de Cine

    Noël qui approche

    cineQuel calme en ce matin pâle et frileux !

    Vivez, moments paisibles et doucereux 

    Bien que la magie de Noël soit à ma porte,

    Vers l'ailleurs mon cœur me transporte.

     

    Pas de silence en ma tête collée au carreau.

    Elle tord et alourdit mon cœur de tant d'échos.

    Je pressens la vague sournoise qui gronde,

    Sous les paupières le regard se voile dans l'onde.

     

    Rien n'y fait, souffle s'écoule et s'évade le temps 

    Reste en moi emmitouflée, mon âme d'enfant. 

    Pourtant, tant de nuits étoilées ornées du mystérieux 

    Ont perdu la fascination qui foudroyait mes yeux.

     

    Tout afflue, ressuscite du plus profond de moi,

    Mon être dans un grand vide se broie, se noie.

    Il cherche en vain à s'engloutir dans la chaleur,

    Des jours enfuis qui n'étaient que vrais bonheurs.

     

    cinePauvre hère, qu'espères tu à sonder ainsi le néant ?

    Te voilà démuni, se sont englouties les joies d'antan 

    L'étoile étincelle, éclabousse d'or le haut des cieux 

    Tu avais un trésor quand ils étaient là, tous les deux.

     

    Le clocher St Pierre tout illuminé finit de me ravager

    Ces voix et regards disparus savaient tant donner.

    Riez, rêvez beaux enfants, ne songez aux lendemains 

    Aimez et abusez de ceux qui vous tiennent la main.        

     

    Notre si belle enfance, dans l'innocence préservée 

    Sous les douces et merveilleuses saisons, s'égrenait     

    On ne la connaît que plus tard, dans ce temps qui passe 

    Qui gifle ou frappe, et vous apprend que tout est fugace. 

     

    Les flocons de neige se sont aussi perdus en chemin 

    Plus de bonhomme pour rougir et engourdir mes mains

    Plus de boules explosées et de luges tirées dans les rues

    La glace seule a figé mon enfance. Elle a bien disparu !

     

    Ce sera quand, sous l'éclat et l'immensité du firmament

    Que s'évanouira et s'éteindra à jamais mon âme d'enfant ?

    Ce sera quand, emportée sous le ciel bas et gris de plomb 

    Que s'envolera et disparaîtra l'âme vers d'autres horizons ?

    Cine

    (Cine a également signé ces deux toiles)

  • JIEL a fait un beau voyage en Septimanie

    jiel,mille-poètes en méditerranée

    L’information avait été donnée en septembre dernier, l’ami JIEL figurait au palmarès du Concours International de Poésie et de Textes courts AMAVICA 2022 (Palmarès Amavica 2022.pdf), proposé en collaboration avec les Mille-Poètes en Méditerranée de Narbonne. La cérémonie qui se déroulait le samedi 12 novembre dernier dans les salons de l’association à Narbonne, a permis à JIEL de recevoir le deuxième prix dans la catégorie Poésie Libre (photo). Un prix remis par Philippe Lemoine, poète et président de l’association « Mille poètes en Méditerranée », ainsi que par Monique-Marie Ihry, auteure et poétesse.

    jiel,mille-poètes en méditerranée

    Guy Pujol et Jean-Charles Pitou 

    En marge de cette distinction, il faut ajouter que l’un des deux poèmes primés, « Le plus mystérieux des voyages » (Le plus mystérieux des voyages.pdf), a également été repris dans un livre que vient de publier Guy Pujol dit l’Arié...Joie. Cet ouvrage intitulé « Les déracinés de la Réunion », traite de l’histoire vraie d’un scandale humain dont les victimes étaient des enfants arrachés à leur famille, à leurs racines, à leur île, et envoyés en métropole dans la Creuse entre 1962 et 1984. Jean-Charles Pitou était l’un d’eux, avec l’Arié...Joie, ils retracent dans ce livre une page sombre de notre Histoire collective. Un recueil dans lequel Guy Pujol reprend le poème de son « Frérot de plume », avec une présentation faisant référence à « un Audois de Chalabre ».

    jiel,mille-poètes en méditerranée

    jiel,mille-poètes en méditerranée

  • « Méli-mélo de mots pour maux »

    La nouvelle COP 27 vient de se terminer à Charm el-Cheikh en Egypte. Une de plus sera-t-on tenté d'ajouter, puisqu'elle s'avère être « une édition décevante et sans ambition » (Source France Info). Un triste constat qui a inspiré un poème à JIEL.

    Méli-mélo de mots pour maux

    Quand la glace en déroute
    Perd sa place, plus de doute ;
    Elle se déplace suit sa route,
    Laisse sa trace quoi qui l’en coûte ;
    Ma raison se dégoûte.

    Quand la flamme gourmande
    Déploie l’oriflamme en guirlande,
    La forêt flambe, brûle la lande,
    La braise enjambe la route, fait la sarabande ;
    Ma peine est si grande.

    Quand l’onde rendue folle
    Ecrase ce monde sans boussole,
    Dans la ronde où l’on s’affole,
    Le torrent gronde, tout dégringole ;
    Mon coeur se désole.

    Quand la terre en colère
    Ouvre son antre de pierre,
    De son ventre sans manière
    Elle vomit sa chaude matière ;
    Ma dernière prière.

    Quand forts de nos certitudes,
    Dans le confort des habitudes,
    A grand renfort d’inaptitudes,
    Nul réconfort pour nos attitudes ;
    Mon ultime lassitude.

    Quand ma raison se dégoûte,
    Que ma peine est si grande,
    Et mon coeur se désole !
    Une dernière prière,
    Comme ultime lassitude…

    JIEL

  • 11 novembre

    jiel

    En cette journée du souvenir et d'hommages aux Poilus,

    deux poèmes de JIEL, pour ne pas oublier

    Quatorze

    Dans cette nuit d’été au ciel de lumière,
    Le vacarme des canons a brisé leurs tympans ;
    Les hurlements bestiaux venus des ténèbres,
    Ont changé ces hommes en fantômes rampants.

    Les rats effrayés ont regagné leur tanière ;
    Les poilus sont comme eux, gris et puants,
    Recouverts de poudre de sang de poussière,
    A peine savent-ils encore qu’ils sont vivants.

    Dans ces dernières minutes avant le chaos,
    Ils serrent sur leur coeur une photo froissée
    Ou le papier usé de mots d’amour si beaux
    D’une mère adorée ou d’une bien-aimée.

    A la première lueur de ce jour dérisoire,
    Ils bondiront hors de leur refuge misérable
    Pour aller chercher les larmes de gloire,
    D’une course éperdue, d’un destin pitoyable.

    Le silence est revenu ; l’obscurité s’éteint.
    Les yeux de ces camarades d’infortune
    Racontent leur vie prédisent leur fin,
    Les regards d’effroi, leur dernière torture.

    Ils oublient désormais la misère des jours,
    Les blessures du corps, les fêlures de l’âme ;
    La peur de la mort dans les tripes toujours,
    Demain pour certains, pour les autres le drame.

    Le soleil va bientôt pointer sur la nature absente.
    Serrés comme un seul dans des odeurs confuses
    De merde et de vinasse, dans une agitation lente,
    La baïonnette au canon quand déjà les balles fusent.

    Le sifflet retentit, les hommes devenus fauves
    Au prix de mille efforts se lancent dans la terreur
    Et courent sans penser et tombent sans cause,
    Dans une folie collective de mort et d’horreur.

         JIEL    

    Quatorze.pdf      

     

    Ma plus belle victoire

    Le sifflet a retenti dans la tranchée !
    Depuis des heures, figés dans la boue,
    Hagards, transis, incapables de flancher,
    Soldats sans âme, instruits pour rester debout.

    Dans les pensées absentes, je pressens ma fin ;
    Mon coeur de pierre, sans nul espoir, sans haine,
    Conduit ma course de loyal fantassin
    Dans cet assaut de trop, cette route vaine.

    Avec mes compagnons de combat fuyant la vie,
    Dans les barbelés acérés et le froid, je reste fort,
    Tel un homme fantôme dont la conscience survie.
    Je cours, je fonce jusqu’au bout de l’effort.

    Puis, l’explosion atroce a dévasté mon corps...

    ...Je suis mort ! Comment le croire ?
    Pourtant je suis mort, la nuit la plus noire ;
    Obscurité éternelle de vivant.

    Je suis mort ! Tout porte à le croire !
    Pourtant c’est bruyant la mort, comme à la foire ;
    Foule imaginaire de vivant.

    Je suis mort ! J’ai perdu la mémoire !
    Pourtant c’est doux la mort, mon exutoire ;
    Dérobade complaisante de vivant.

    J’entends parler les morts autour de moi,
    « Tiens bon camarade ! » lance le brancardier ;
    Une volonté obstinée de vivant.

    Je suis vivant ! Qui peut le croire ?
    En lambeaux, mais vivant !
    La vie, ma plus belle victoire...

         JIEL  

    Ma plus belle victoire.pdf