Dans un grand fracas à peine étouffé par un nuage de poussière blanche, la cheminée de l'usine Garrouste s'est majestueusement effondrée, entraînant dans sa chute la couronne qui trônait fièrement depuis 165 ans dans le ciel du Kercorb.
C'était en 1999 et c'était il y a dix ans, mais la silhouette de la dernière cheminée continue à se profiler à l'horizon des Petites Pyrénées. En pays chalabrais comme en d'autres lieux, l'âge d'or de la chapellerie a vécu, seuls quelques vestiges subsistent encore çà et là qui rappellent l'activité florissante mais lointaine de la cité. Erigée en 1833 au Cazal Ste Marie, cette flèche dressée vers le ciel se reflétait dans un canal qui fut en son temps une réserve extraordinaire de truites et d'écrevisses.
Réfractaires depuis deux siècles ou presque, les briques rouges ont finalement dû se soumettre aux impitoyables coups de boutoir de la pelleteuse.
Un pan de mur est tombé
Si vous passez dans la rue du Presbytère, ne cherchez pas cette façade, vous perdriez votre temps. Seuls les plus anciens entendent encore la paire de boeufs menée par Albert Galaup, rentrer à la nuit tombée pour se repaître d'un repos amplement mérité au pied des « grepios » abondamment fournies en fourrage. Le négociant en grain et fourrage Albert Galaup, père de Juliette Danjou, que les patients du docteur Emmanuel Anduze ont très bien connue, cèdera plus tard l'édifice à Julien et Marie Faure qui installeront là leur négoce en bois et charbon. A l'automne 1993, les pierres sont parties, emmenant avec elles un peu de l'histoire du Quai du Chalabreil.
La rue du Presbytère, telle qu'elle n'est plus.