JIEL invite qui veut le suivre, à surprendre quelques moments d'intimité.
Les grappes de Chardonnay du Clos Roubichoux
La vigne et le genêt
Sur le versant d’une petite colline, un buisson de genêt
Observait amusé un fier cep de vigne à l'air détaché.
Du haut de son talus, le bellâtre folâtre moquait le benêt
Qui se disait chef de file, planté là en tête de rangée.
Dans son costume élégant et bien taillé il restait digne.
Depuis toujours il s'éreintait au travail en toute loyauté,
Quoi de plus naturel pour un bel et fidèle pied de vigne
Qui ne geint ni se plaint, ni même n’a jamais papauté.
Tel un bouffon de scène, le premier dans son habit doré
S’entêtait à vouloir distraire ce serviteur du vignoble.
Il raillait le laborieux qui gauche feignait de l'ignorer.
Quel beau défi pour le saltimbanque, quelle tache noble :
« Mon cher voisin si vaillant et fier je te souhaite le bonjour !
Regarde la colline, les couleurs, la lueur du soleil qui décline.
Ecoute les oiseaux qui te rendent visite et sifflent leur amour.
Sens les parfums enivrant que t’offre la garrigue voisine.
Je suis artiste et mon rôle est de te distraire toi et les tiens.
Si le vent léger nous accompagne nous danserons ce soir,
Oublie la tâche et laisse toi aller, simplement pour rien.
Tu ouvriras le bal avec la plus belle aux grands grains noirs ! »
Le beau pied de vigne ne pu résister à telle invitation.
Cette nuit là, la fête fut magique dans toutes les parcelles.
La nature exaltée ne pouvait croire à tant d’agitation,
Même la lune du haut de son balcon brillait avec zèle.
Depuis ce jour, où sur le versant d’une petite colline,
Un buisson de genêt et un cep de vigne étaient en paix,
Quand le vent ouvre le bal, les arbustes se dandinent,
Et dans la lumière du soir c’est la fête à tout jamais.
Sur cette petite colline, un soir d’été,
Etait née une belle amitié
Entre un cep de vigne et un buisson de genêt.
Mais, silence ! Car personne ne le sait…
JIEL