L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du mardi 7 janvier 1997.
Moment de détente sur la route des cimes (Photos archives, Décembre 1996).
Il était une fois une bourriche d’huîtres calée dans un sac à dos, qui montait à dos d’homme sur le chemin de la mine du Saint-Barthélémy. Forts d’un vieux dicton anglais selon lequel « la tradition a la barbe blanche », les randonneurs chalabrois ont une fois de plus sacrifié à la coutume en affrontant en cette veille d‘année nouvelle, le pic fétiche des montagnards du Kercorb. Sur une belle neige givrée, Jean, Emile, Rose, Touste et Jean ont chaussé les crampons à glace afin d’aller chercher à 2.348 mètres d’altitude cet oxygène qui vous tonifie entre deux réveillons. Au terme d’une approche sans encombre sur les hauteurs dominant le « Pog » de Montségur, les huîtres ballottées dans une eau de plus en plus glacée étaient au bord de l’asphyxie, il fallait donc se mettre à table. Le privilège d’ouvrir une huître par une température avoisinant moins dix degrés centigrade est plutôt rare, et n’a d’égal que le plaisir d’avancer sur une neige vierge, avec le secret espoir de croiser au détour d’un sapin, le grand tétras, maître des lieux. Un espoir déçu bien sûr, mais une journée réussie pour nos randonneurs invités par la nuit à redescendre dans la vallée du Pays-d’Olmes, abandonnant ainsi la montagne à sa solitude hivernale.
A mi ascension, une pause nécessaire à la hauteur de la « salle à manger »