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Patrimoine - Page 129

  • Une plaque du circuit de découverte vandalisée

    Plaque Savonnerie Août 2011 002.jpg

                Rue d’En Plumet, les débris jonchent le sol.

    Le samedi 12 juillet 2003, l’association « Il était une fois Chalabre » dévoilait la première des trente plaques d’un circuit de découverte, aménagé à travers la vieille capitale du Kercorb. Une initiative menée à terme grâce aux informations puisées au coeur des archives municipales par la regrettée Malou Saddier et Serge Fournié. Ainsi, de l’hôtel de ville et son cachot, jusqu’à la Terre Blanche et les bains chers aux centurions de César, ces panneaux d’informations servent de fil conducteur aux visiteurs, mais aussi aux Chalabrois, désireux d’en savoir plus sur le passé de la « Prima Kercorbis Civitas ».

    Si elles ont parfaitement résisté à la naturelle usure du temps, elles n’auront pas supporté la stupide incivilité de la personne qui s’est acharnée, il n’y a pas d’autre terme, sur la plaque n° 8, fixée en façade de l’ancienne savonnerie Lasalle, rue d’En Plumet. Les nombreux impacts visibles sur le support et le crépi ne laissent aucun doute quand aux objectifs du quidam qui aurait perpétré son forfait jeudi en milieu d’après-midi. Pour l’heure et en l’absence de témoignages, le président Michel Brembilla et l’association « Il était une fois Chalabre » ont décidé de déposer une plainte auprès des services de gendarmerie.  

    Monument aux Morts.jpgC'est une plaque identique à celle-ci qui a été entièrement détruite. 

  • Le Sentier des métairies a été inauguré

    Les marcheurs sont désormais guidés par de nouveaux panneaux.

    Peyrefitte-du-Razès accueillait tout dernièrement une assemblée invitée à officialiser la mise en service du Sentier des métairies, dont l’itinéraire « conduira le promeneur à découvrir, au milieu des bois, la marque laissée par les hommes du XIXe siècle sur les paysages du Val d’Ambronne, ou ce qu’il en subsiste ». L’étude historique menée de 2005 à 2009 par Eric Fabre, maître de conférences à l’Université de Provence et auteur de l’ouvrage « Les métairies en Languedoc », a permis de retracer l’histoire des habitants du Val d’Ambronne des XVIIIe et XIXe siècles et de reconstituer l’évolution de leurs conditions de vie, à l’heure de la révolution industrielle et de l’exode rural.

    Sentier Métairies Juillet 2011 004.jpg

    Accueillis par Monique Le Minez maire de Peyrefitte-du-Razès (photo ci-dessus), Jean-Pierre Salvat président de la Communauté de communes du Chalabrais, Daniel Lefebvre vice-président de la CCC, Eric Fabre (photo ci-dessous), Yvette Canet maire de Gueytes-et-Labastide, Josette Fontaneau maire de Caudeval, Gérard Joulia maire de Courtauly, la société Anthroposphère d’Espéraza, réalisatrice des panneaux thématiques, l’association Caminarem, qui a mené à bien les opérations de débroussaillage, et les employés communaux qui ont assuré l’installation des panneaux, ont inauguré un parcours permettant de comprendre comment s’est construit année après année le paysage actuel.

    Eric Fabre Juillet 2011 009.jpgLe randonneur découvrira ainsi l’histoire de métairies ayant pour nom Montplaisir, le Clergue, Lauto, Piquetalen, non sans avoir auparavant franchi la rivière Ambronne, sur une passerelle réalisée par Pierre Lefebvre, ferronnier d’art à Sonnac-sur-l’Hers.

    Au terme de cette cérémonie inaugurale, Monique Le Minez invitait l’assistance à se retrouver dans la maison commune, et donnait rendez-vous le dimanche 7 août à 9 h 30, pour une visite guidée et commentée par Eric Fabre, au départ du parking de Peyrefitte-du-Razès.

    Sentier Métairies Juillet 2011 010.jpgLes artisans du projet réunis autour du premier des panneaux jalonnant le sentier.

  • Aristide, « le brulou de vin », est de retour

    Aristide ter.JPGLa nuit est tombée sur Sonnac, il est l'heure pour Aristide de laisser souffler son alambic.

    D’abord il y a ce maudit thermomètre qui affiche invariablement des températures négatives depuis trop longtemps maintenant. Et là-bas, installé sur le chemin des Martres à Sonnac, Aristide, qui scrute ce petit flotteur calibré, indispensable pour contrôler au degré près la qualité d’un produit très prisé, et que d’aucuns appellent « riquiqui ». L’opération est extrêmement délicate mais elle ne présente aucune difficulté pour Aristide Peyronnie, citoyen de Massat, petit village ariégeois blotti au pied du col de Port et du port de Lers, patrie certifiée des bouilleurs ambulants.

    Aristide & Alambic.jpgQuand « la blanche » arrive à l’air libre.

    Année après année, régulier tel l’aiguille du métronome, Aristide accompagné de son imposant alambic (700 kg) apparaît en Kercorb avec l’arrivée des premiers froids. En 60 ans de métier, Aristide se souvient n’avoir perdu que deux saisons, en 1954 et 1955, lorsque son statut de conscrit l’avait emmené vers les rivages de l’Afrique du Nord. Notre « brulou de vin » a vécu la lente évolution des habitudes, depuis 1950 lorsque la croûte de marc sec était distillée par ses soins à Rouvenac, pour les Villefortois et les Puivertains notamment, jusqu’à ce que les vignes disparaissent du décor. Les prunes, les pommes et autres fruits remplaceront alors pépins et peaux de raisin dans la « cucurbite » (bouilloire), point de départ d’une ondulante et mystérieuse navigation. Peu sensibles aux bulletins météo, Aristide et sa machine à remonter le temps vont distiller plusieurs semaines durant tout ce que Dame Nature a fait mûrir dans les vergers des alentours. Autour de cette généreuse source de chaleur, que les habitués appellent « l’atelier-public », les discussions ne tarissent pas, échanges à bâtons rompus, éloignés finalement des fluctuations du CAC 40 ou du prix du baril de « gnole ».

    Riche d’une expérience acquise goutte à goutte, Aristide est passé maître dans l’alchimie des parfums fruités qu’il fait transiter au coeur d’interminables serpentins, tels une bienfaisante perfusion. L’art de séparer les vapeurs d’eau et d’alcool, voilà bien un drôle de métier qui ne dit pas son âge. La nuit est tombée sur Sonnac et Aristide évoque encore et encore les souvenirs que distillent les serpentins de sa formidable mémoire.

    DSC_2416 bis.JPGSaint-Sébastien veille sur l'alambic d'Aristide.

  • Sophie Jacques une "bodegaire" à l'honneur

    Sophie Jacques de Dixmude a été récompensée par l'Académie Charles-Cros. Elle est à l'origine d'un film qui restitue la mémoire de la "bodega", et qui sera présenté ce soir à Carcassonne.

    La Sofia ter.jpgSophie Jacques et sa cornemuse, lors d'un carnaval avec les enfants de l'école Louis-Pergaud (photo archives Avril 2004).

    « La Sofia es una bodegaira de primièra ! » et c'est Robert Roncalli qui le dit, alors ... Il parle ainsi de son amie Sophie Jacques de Dixmude, laquelle cultive un amour profond pour la musique là-bas du côté de Philippou. Une évidence pour l'ami Robert, à laquelle le collectif de spécialistes qui compose l'Académie Charles Cros s'est rendu tout dernièrement, en attribuant à la plus occitane des citoyennes belges, le prix «Coup de coeur 2010».

    Partie voilà près de trente ans du plat pays qui est le sien, Sophie vit aujourd'hui dans ce pays occitan qu'elle ne cesse d'explorer et de découvrir. Experte en musique médiévale, elle passera du statut de musicienne amateur à celui de musicienne professionnelle au terme d'une formation au conservatoire national de la région de Toulouse (musique ancienne). Entre deux concerts en France ou à l'étranger, Sophie joint ses partitions à celles des musiciens autodidactes de l'OPVC, avec lesquels elle anime carnavals et autres fêtes du Cazal.

    Fortement attachée aux traditions, elle va découvrir la richesse du pays de Kercorb, et « l'esprit ouvert et particulier de l'OPVC » sera pour elle « un formidable facteur d'intégration ». Tout comme la langue occitane qu'elle apprend très vite, avant de succomber au charme de la cornemuse de la Montagne Noire, la fameuse « boudègue ». A ce moment là, cet instrument que seule la langue d'Oc parvient à définir est presque tombé en désuétude. Sophie va s'intéresser de plus près à l'histoire de cette peau de chèvre, entreprenant un vaste travail de recherche qu'elle souhaite partager aujourd'hui avec « de nouvelles générations qui montrent un intérêt étonnant pour cette drôle de peau à voix humaine ».

    Et le résultat est là, sous la forme d'un film qui restitue la mémoire de la « boudègue », intitulé « Bodega, Buf de vida ! ». De fait, un souffle de vie parcourt ce documentaire qui donne la parole aux principaux artisans de cette renaissance, réalisé avec le concours de Stéphane Valentin, aux côtés duquel « la Sofia » a reçu une belle distinction qui mérite de sincères compliments.

    Dans ce pays au coeur duquel elle semble posséder des racines, Sophie Jacques n'oublie pas de réserver une dédicace « aux chèvres, en les remerciant de leur sacrifice pour faire vivre la boudègue ». Avec son complice passeur de patrimoine, Sophie vous donne rendez-vous ce mardi 23 novembre au Chapeau Rouge à Carcassonne (20h30), le film sera présenté dans le cadre d'une soirée animée par « l'Escola de bodega ». La projection sera suivie du verre de l'amitié. Il est possible de se procurer le film à la bibliothèque municipale de Chalabre, dans les magasins Cultura et Espace Leclerc.