Ils étaient vingt et un jeunes Chalabrois, garçons et filles, le 11-Novembre 1943, devant le monument aux Morts.
Ce 11-Novembre 2013, le président de la République, à Oyonnax, rendait hommage aux maquis de l’Ain et du Haut-Jura qui, soixante-dix ans plus tôt, étaient allés à l’encontre des ordonnances du gouvernement de Vichy, interdisant toute commémoration de la guerre de 14/18, la victoire des poilus sur les Allemands… Ce jour-là, 11 novembre 1943, les maquisards de l’Ain bravèrent cet interdit. Ils sont 150 maquisards… Drapeau en tête, dans un ordre impeccable, les officiers en tenue, les hommes en uniforme, défilent dans les rues d’Oyonnax et déposent une gerbe en forme de Croix de Lorraine, barrée de l’inscription : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14/18 » La Marseillaise retentit…Ce coup d’éclat et de courage d’une audace inouïe, cette action emblématique, devait retentir jusqu'en Grande-Bretagne, où Winston Churchill informé par d’Astier de la Vigerie, comprit qu’il était temps de soutenir les maquis français… Un tournant capital pour la Résistance…
Ce même jour, 11 novembre 1943, à Chalabre : ils sont vingt-et-un, garçons et filles… Ils posent fièrement devant le monument aux Morts… une des jeunes filles porte sur son bras une gerbe ; les fleurs sont de modestes fleurs cueillies dans les jardins ouvriers du village, les branches qui les accompagnent coupées, peut-être, aux buissons en bordure de l’Hers. Eux aussi connaissent les interdits. Dix mois avant, l’armée allemande a envahi la « zone libre ». Eux aussi ont bravé ces interdits. Rendons hommage à ces jeunes Chalabrois : G. Huillet, P. Scoffier, H. Chaubet, J. Biard, J. Rigaud, J. Cammage, J. Fournier, L. Saurat, Y. Lapasset, J. Saurat, J. Maury, F. Ferrier, Gabanou, Tisseyre, R.Vidal, Quessado, L. Amat, R. Tanière, Aréco, J. Roques, J. Carbonne. Ce jour-là, l’esprit de la France libre était déjà là.
Ce texte a été écrit par Josette Taffet-Brzesc
Antoine Biard à son arrivée à Millau.
(Photo Archives, Décembre 2004, Fin du Téléthon sous la halle de Chalabre)
Juste un peu plus tumultueux que de nos jours, les cours d'eau chalabrois faisaient régulièrement monter l'adrénaline chez les riverains, et notamment ceux du quartier du Moulin. Comme en témoigne cette photo de Maurice Mazon, que l'on peut dater des années 1960, et sur laquelle il est possible de reconnaître "Manou" Saurel et Roger Laffont, sapeurs-pompiers sur la brèche depuis plusieurs heures.
Le coup de fusil de Frédéric Noy a fait mouche.