Sous ce titre, un visiteur assidu de cet espace d'informations et d'échanges, rugbyman retiré des mêlées, épris de chiffres tout autant que de rimes, a souhaité rendre hommage aux victimes de l'attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo.
Dans leurs mains, ils n’avaient qu’un crayon,
Ils s’en servaient comme un outil de précision,
Pour exprimer aux yeux de tous, aux yeux du monde,
Non pas de la colère mais une gêne profonde.
Ils avaient les yeux grands ouverts sur notre société,
Et leurs simples dessins remplis de luminosité,
Mieux que des mots exprimaient ce désir de liberté,
Ces devises de la république, égalité et fraternité.
Ils se savaient menacés mais ils n’en avaient cure,
Ils étaient fiers chaque semaine de leurs caricatures,
Ah, ces dessins de Cabu, Tignous, emplis de dérision,
Ils nous ont fait bien rire, mais ils avaient raison.
Mais en ce début d’année, ils ont tué les bouffons,
Ils sont tombés pour défendre la liberté d’expression,
Avec policiers et gendarmes garants de notre protection,
Et ces pauvres anonymes morts à cause de la religion.
Seront-ils morts pour rien ces enfants de la république,
Défenseurs de la liberté avant qu’on nous la confisque,
Verra-t-on un jour tout le monde main dans la main,
Criant égalité et fraternité, heureux comme des gamins.
Dans leurs mains, ils n’avaient qu’un crayon,
Arme dérisoire face à des barbares au canon,
Alors ils se sont écroulés, Charb lui est mort debout,
Car il préférait mieux cela que de vivre à genoux.
Les résidents des Hauts de Bon-Accueil ont reçu les voeux des élus. 
Joyeux drilles, les choristes d'Eissalabra savent rester professionnels.
Aristide à l’écoute de chacune des pulsations de son vieil alambic.
Au terme de mystérieuses manipulations sous la chaudière, Aristide accompagne maintenant la séparation des vapeurs d’eau et d’alcool. Et pendant que la bouillotte digère lentement dans ses entrailles de cuivre, le futur et divin nectar qu'un long tuyau lui déverse dans la gueule, la discussion s'anime. Les bouilleurs de cru et leurs tonneaux emplis de fruits se succèdent, chacun apportant son écot à la mystérieuse alchimie.
L’atelier public, nom donné à ce lieu de rencontre, restera animé jusqu'à la tombée de la nuit, jusqu'à ce que la cucurbite n'amorce l'étape du refroidissement. A l'image d'une douce perfusion, pommes, prunes et poires vont transiter encore et encore, au coeur d’insondables serpentins.