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  • « ADN baroque, ou les larmes des dieux » : Sublime !

    Fin de saison 2016 en apothéose pour la Ve édition de Musique en Kercorb.

    musique en kercorb,adn baroque,théophile alexandre,jérémie honnoréLa petite chapelle a connu de nouveaux moments d’exception.

    Samedi 20 août, la chapelle du Calvaire était comble pour écouter des œuvres majeures du baroque, signées Bach, Haendel, Purcell, Vivaldi, Porpora et bien d’autres encore, interprétées avec brio par les deux virtuoses Théophile Alexandre, contre-ténor, et Jérémie Honnoré au piano. Que d’émotions ! Quelques larmes aussi, sans doute, essuyées subrepticement.

    Et que dire de la prestation de Théophile Alexandre, qui, après le premier bis esquissa quelques pas sur la musique du ballet des ombres heureuses de Gluck. Tout simplement magique ! Le public ne s’y est pas trompé et le triomphe fut total. On peut rajouter que la voix de Théophile Alexandre est de toute beauté et sa technique irréprochable, et que le pianiste qui l'accompagnait était sur le même niveau d'excellence. Les auditeurs de Musique en Kercorb peuvent ne pas tous bien connaître ce répertoire du chant baroque, si riche et plein de belles surprises, mais ceux qui le découvraient ainsi que les adeptes, ont passé un moment musical exceptionnel.

    Ce public enthousiaste, qui ne cesse de s'élargir, a connu la joie et le privilège d'entendre des artistes rares, nous dirons des perles rares, des perles baroques !

  • C’était hier : Le Quatuor Kryptos fait vibrer les vieilles pierres du château

    C'était le vendredi 25 août 2006, la demeure des Comtes de Bruyères accueillait les musiciens du Kryptos Quartet, dans le cadre d’un concert organisé en partenariat avec Luthès-Paris, Château-Chalabre et la municipalité chalabroise. Une soirée exceptionnelle pour les mélomanes, au cours de laquelle Alain Poincheval avait tenté le pari de formuler la magie des notes sur sa toile. Tout en haut du grand escalier, face à son chevalet, Alain Poincheval avait jonglé avec les notes, afin de trouver le point d’accord entre le doute de Cézanne, et le goût d’harmonie d’un Mozart fougueux et désespéré (cf photos en fin d'article). Ce soir là, le Kryptos Quartet et Alain Poincheval avaient œuvré de concert. L’article mis en ligne aujourd’hui avait été publié dans l’Indépendant, édition du vendredi 1er septembre 2006.

    alain poincheval,quatuor kryptosLe Quatuor Kryptos et Alain Bednarczyk, ont été les nouveaux invités de marque de Mike et Sandra Wagstaff, dans le cadre du château des de Bruyères (Photos archives Août 2006).

    Il faut imaginer Thomas Pons de Bruyères le Châtel heureux, à l’heure où le Quatuor Kryptos offrait les premières notes du mouvement pour cordes en ut mineur D 703 de Franz Schubert. Au pied de ce mélomane soustrait pour un soir à son éternité, un auditoire privilégié aura vibré lui aussi aux accords d’Hanna Drzewiecka et Elisabeth Wybou au violon, Vincent Hepp au violon alto et Anthony Gröger au violoncelle. Invités par Mike et Sandra Wagstaff de Luthès-Paris, en partenariat avec la mairie et Château-Chalabre, le quatuor Kryptos proposait également une œuvre de Jean Sibélius, quatuor à cordes en ré mineur, op.56 « Voces intimae » (cinq mouvements), et une très célèbre composition de Wolfgang Amadeus Mozart. Une quintette pour clarinette et cordes en la majeur, K 581 dont les quatre mouvements auront été magistralement interprétés avec le concours du clarinettiste d’Alain Bednarczyk.        

    Sous les voûtes de la demeure ancestrale des de Bruyères, cinq musiciens de talent sont partis en quête de la sonorité parfaite, de ce mystère caché dans les arcanes de chacune des partitions et qu’il faut découvrir ensemble. Un vrai défi parfaitement réussi, par des artistes qui conjuguent leur talent sous une dénomination issue de la langue grecque, « kryptos » signifiant caché.

    A la conclusion d’une nouvelle soirée exceptionnelle dans l’enceinte du château, et avant de rejoindre Bruxelles où ils participeront le 8 septembre prochain au Klarafestival, les jeunes solistes ont été invités à partager une coupe conviviale aux côtés d’un public conquis.

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    A l'issue du concert, Elisabeth Wybou et Anthony Gröger, aux côtés d'Alain Poincheval.  

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    Esquisse d'une toile, les notes vibrent sur le chevalet d'Alain Poincheval.

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    Retour dans la maison familiale, l'œuvre prend forme.

  • C’était hier : La métamorphose selon Deev Vanorbeek

    L’article mis en ligne aujourd’hui, avait été publié dans l’Indépendant, édition du mardi 29 août 2006.

    deev vanorbeek

    Les insectes de Deev Vanorbeek inspirent le respect (photo archives, août 2006).

    Depuis le 16 août dernier, les créatures de Deev Vanorbeek, en imposent au côtés des œuvres d’Agnès Canuto, dans les salons de la maison intercommunale du tourisme.

    Belge flamant vivant dans l’Aude depuis plusieurs années, artiste indépendant depuis 1999, Deev Vanorbeek est sculpteur sur fer, ses créations ornaient il y a peu de temps encore la vallée du Blau, du côté de la ferme de la Mouillère (où il est encore possible d’admirer une réalisation tenant compagnie à âne et moutons, baptisée « Le cercle carré»). Installé à présent à Ste Colombe-sur-l’Hers, il défend dur comme fer sa devise, « Back to nature », un retour vers la nature, qui sert de support fondamental à la réalisation de ses créatures. Mouches, guêpes, chauves-souris, sauterelles, grenouilles, rats, évoluent dans un environnement qu’ils ont conquis, un moyen pour l’artiste d’affirmer son respect pour l’insecte et la nature.

    deev vanorbeek

    De ses mains habiles travaillant le simple fil d’acier réutilisé, naissent des torsions tortillées de fil de fer et de bronze. Assemblages compacts qui permettent à Deev Vanorbeek d’arrêter le cours du temps. Pour un instant seulement, car ses créatures vieillissent elles aussi, par leur exposition à l’air et à la lumière. Elles se transforment graduellement, une métamorphose faite de changements de couleurs et qui engage vers une nouvelle vie. Deev Vanorbeek invite à la confrontation avec une réalité disproportionnée, une réalité qui impose le respect. Juste pour une fois, on ne pourra écraser une fourmi ou une araignée sous ses pieds. « Back to nature », ou le symbole du respect de la vie à tout prix.

    D'autres réalisations de Deev Vanorbeek sur son site personnel : http://www.vanorbeek.com/fr/

  • Le 24 août 1944, Juàn Rico et ses compagnons de La Nueve entraient dans Paris

    Au soir du 24 août 1944, une avant-garde de la 2e division blindée du général Leclerc libérait Paris, aidée par les FFI. A l’occasion du 72e anniversaire de la libération de la ville, retour sur le parcours de Juàn Rico, que les Chalabrois connaissaient mieux sous le nom de Victor Baro.

    libération de paris,victor baro,juàn rico« Anarchiste espagnol ! Je suis l'un des seize survivants de ceux qui sont entrés les premiers dans Paris. J'étais le plus jeune et j'avais une guitare. Le capitaine Dronne m'a dit : « Rico, ce n'est pas le régiment des mandolines ». J'ai caché ma guitare sur le tank. Il n'était pas commode, nous non plus. C'est le seul qui a voulu de nous, ... et nous de lui. Il parlait l'espagnol, nous on se débrouillait en français mais le coeur y était. Si bien qu'à la Porte d'Italie, quand nous sommes arrivés et qu'une femme a crié : « Vive les Américains ! », un de mes camarades a répondu : « Non Señora Madame, yo soy un Français ». C'est vrai, nos half-tracks portaient des noms espagnols, sauf celui où j'étais, appelé « Les Cosaques », probablement parce que nous chevauchions vite à l'avant-garde, sans trop faire de cadeaux à l'ennemi  ». Ce témoignage, recueilli en août 1984 par René Mauriès, journaliste à la Dépêche, est celui de Juàn Rico, nom de guerre de Victor Baro, décédé à Chalabre en 1987.

    Républicain espagnol né le 12 janvier 1923 à Barcelone, Victor Baro avait franchi les Pyrénées le 15 février 1939, avant d'être interné dans le camp de concentration du Barcarès. Il avait ensuite opté pour un engagement dans les corps francs de l'armée française en Afrique, qui deviendront les Forces Françaises Libres. Il fera ainsi campagne avec le 3e régiment du Tchad, qui serait baptisé « 2e division blindée (2e DB) »,… le 24 août 1943, sous les ordres du général Leclerc. Victor Baro avait intégré la 9e Compagnie, composée de 166 éléments, dont 144 de nationalité espagnole, et commandée par le capitaine Dronne.

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    La 9e Compagnie, à Dalton Hall (Angleterre, printemps 1944), avant son départ pour la Normandie et Utah Beach (1er août 1944). Au premier rang Raymond Dronne (5e à partir de la droite), au 4e rang Victor Baro (1er à partir de la droite).

    Le jeudi 24 août 1944, le général Leclerc qui applique les principes de l'attaque à tout prix depuis que les Français sont entrés en Normandie, lance un ordre au capitaine Dronne : « Dronne, filez sur Paris, entrez dans Paris, passez où vous voudrez, dites aux Parisiens de ne pas perdre courage, que demain matin la division toute entière sera dans Paris ».

    Le soir même à 20 h 41, trois chars et trois sections sur half-track de « La Nueve » entrent dans Paris par la Porte d’Italie. A 22 h 20, il fait encore jour lorsque les sections Michel Elias et Miguel Campos de la 9e Cie arrivent sur la place de l’hôtel de ville, accueillies par les FFI du colonel Henri Rol-Tanguy, ancien des Brigades Internationales. Victor Baro est dans le half-track de commandement « Les Cosaques », matricule 410782, sous les ordres du lieutenant Amado Granell Mesado, et du sergent-chef Valero.

    libération de paris,victor baro,juàn ricoAprès être entrée dans Paris, « la Nueve » du capitaine Dronne alignait, le 26 août, ses chars devant l'Arc-de-Triomphe. Elle formait la garde d'honneur du Soldat inconnu pour l'arrivée du général de Gaulle, et une immense banderole aux couleurs de la République espagnole barrait les Champs-Elysées. Entre temps, plus de quatre mille réfugiés espagnols avaient participé au soulèvement de la capitale, et l'un de leurs chefs, José Baròn Carreño (chef de la Agrupaciòn de Guerrilleros Españoles pour la zone nord de la France), était tombé Boulevard Saint-Germain (le 19 août).

    Les célébrations du 72e anniversaire de la Libération de Paris, permettent de ranimer le souvenir de Victor Baro et de ses compagnons de combat. L'occasion également de reprendre la conclusion de l'article publié le 5 septembre 1984 sous la plume de René Mauriès : « Muchas gracias – merci beaucoup- à ces cousins de sang qui, vaincus à Madrid, où nous étions absents, firent un si long et douloureux parcours pour rentrer en vainqueurs dans Paris. Mais la course à la liberté n'est-elle pas l'éternel rêve de Don Quichotte ? » .

    Juàn Rico, a été décoré de la croix de guerre avec citation.

    Le 12 août 1944 à la tombée de la nuit, le half-track du commandant de la compagnie a été attaqué par une voiture blindée allemande. Les soldats Victor Baro et Manuel Lozano, tireurs à la mitraillette, répondirent aussitôt malgré un feu nourri dirigé sur eux, immobilisant la voiture ennemie et tuant deux Allemands sur trois. La présente citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze ( La voiture allemande en cause était un véhicule blindé chenille armé de mitrailleuses).     Fait à Ecommoy le 14 novembre 1984, d'après les mentions portées sur le journal de marche de la 9e compagnie du R.M.T dont j'ai gardé copie.  Raymond Dronne.

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    Un half-track de La Nueve devant l'hôtel-de-ville de Paris.

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    Message adressé par Victor Baro au Capitaine Raymond Dronne, nommé Colonel en 1947.

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    En cette même année 1947, Moïse Condomine, Pedro Sancho et Victor Baro, réunis lors de la commémoration de la Bataille de Camerone, devant la maison natale du Capitaine Jean Danjou.