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Patrimoine - Page 15

  • Le temps pousse les pierres

    Jouret.jpgAu bord du vieux canal, un vestige de l’artisanat chalabrois.

    Cette bâtisse en ruine qui jour après jour a modifié sa silhouette  en silence, fut entre 1920 et 1940 l’atelier Jouret, du nom de Louis Jouret, quincailler et épicier sur la place du marché.

    Dans le Tome V édité en juillet 2000 par l’association « Il était une fois Chalabre » et sous la plume de Maurice Rouzaud, il apparaît que Louis Jouret, Puivertain d’origine, fabriquait là des manches de couteau en corne avant d’y monter les fameuses lames du Puy-de-Dôme, venues de Thiers.

    Couteaux de Chalabre.jpg

    Le délicat assemblage était réalisé dans un local de la Traverse de la Halle grâce au savoir-faire de François, Joseph et Guy Huillet, mais la bâtisse évoquée aujourd’hui se trouve route de Lavelanet, juste au pied des Genêts, après le petit pont de pierre. Ce bâtiment annexe à l’écart du village et pour cause, permettait le recyclage des rebuts après usinage de la corne, activité plutôt incommodante, étant donné l’odeur particulièrement tenace dégagée par le traitement de la matière première : « les déchets de corne de mouton et de bœuf étaient concassés et servaient à faire de la « cornaille », utilisée comme engrais. Une turbine lancée par la force motrice des eaux du canal permettait d’actionner machines et courroies, les vestiges du canal et l’emplacement de la turbine sont encore visibles ».   

    Les temps changent, la corne autrefois abondante a hélas cédé la place au plastique mais bonne nouvelle, les vieilles pierres fatiguées refont leur vie quelque part sur les hauteurs du vieux Chalabre.

  • C’était hier : Sainte-Luce et Fluris unis dans un même charivari

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du lundi 24 décembre 2007. Un dernier regard sur Fluris, qui espère des nuits meilleures... 

    flurisFourbus mais heureux, les enfants ont « fait Fluris » (Photos archives Décembre 2007).

    L’ancienne halle aux blés a retrouvé en ce deuxième jeudi de décembre, sa cohorte de bouillants « arrosegaïres » toujours plus jeunes et toujours plus motivés. Après un bref tour de chauffe sur les dalles, et à défaut de fusil, ce sont les cloches de Notre-Dame qui donnaient le coup d’envoi du charivari version 2007.

    Dès les premiers mètres, le pavé chalabrois étincelait dans la nuit noire, boîtes de conserve et autres ustensiles métalliques virevoltaient en autant de feux follets. Un brouhaha soutenu et intermittent allait ainsi fournir le spectacle, entrecoupé de pauses salutaires et mises à profit pour rappeler au quidam interrogateur, « Vei fa les ans que tueron Fluris ! ». Trop petits pour monter au château de Mauléon ou pour aller se recueillir sur la stèle du Tricentenaire, les nouveaux disciples du « chirbilhi », auront tout de même envahi les cours avec un bonheur certain, de la rue Saint-Ursule à la rue Saint-Antoine en passant par la rue Sainte-Anne.

    fluris

    Tout cela sous la bienveillance de Sainte-Luce, patronne des couturières, qui ne serait patronne des électriciens que bien plus tard, et qui pouvait jeter un clin d’œil prévenant vers l’âme en peine du Sieur Jacques Fleury. Dans un ciel étoilé à souhait et en ce jour anniversaire, trois cent dix bougies brillaient de mille feux. L’horloge de Notre-Dame indiquait l’heure de rentrer au bercail pour une soupe bien chaude, mais avant, les enfants scandaient un dernier « Vei fa les ans que tueron Fluris ! ».

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  • Des éoliennes à 1 km de Rivel : bienfait ou menace ?

    Sous ce titre, « Des Rivelois qui aiment leur village et le Quercorb » souhaitent engager le débat. Le texte mis en ligne et rédigé par leurs soins, fait également l’objet d’une parution sur le bulletin « Murmures du Riveilhou », une publication à laquelle sont très attachés nos voisins du Pays de Rivel.

    « Aujourd’hui en limite de Rivel, nous sommes confrontés au projet du parc industriel éolien de Sainte-Colombe. Dans ce contexte de crise énergétique et de transition, beaucoup de Rivelois s’interrogent. Les questions s’enchevêtrent et nous sommes en plein casse-tête. Que peut nous apporter ce projet ? Quels avantages pour notre commune et notre territoire ? L’éolien est-il vraiment une alternative écologique ? Les interrogations sont nombreuses et nous les partageons avec vous, lecteurs des Murmures du Riveilhou.

    murmures du riveilhou

    Simulation

    Alors que nous sommes tous conscients de la richesse et de la beauté de notre environnement jusque-là préservé, avec une biodiversité remarquable, au point que notre territoire communal est classé en zone Natura 2000, alors que le belvédère de Sainte Cécile (chapelle inscrite aux Monuments Historiques) nous offre une superbe vue panoramique sur notre village et le Plantaurel, devrons-nous laisser ce parc industriel éolien s’installer et défigurer ce paysage admirable ? Car il s’agit bien d’un parc industriel dans un milieu naturel et exceptionnel. Prévu au départ de 4 à 7 éoliennes, aujourd’hui il est question de 4. Mais demain combien sur le Plantaurel ?

    Le col des Bouichous pourtant à vocation agro-pastorale se verra-t-il bétonné ? Ça serait alors une artificialisation des sols dommageable avec la création d’une route d’accès à travers bois (6 à 8 m de large), d’une plateforme de montage et des socles de fondation énormes (*). Renseignements pris, les éoliennes c’est aussi un impact non négligeable sur la faune (rapaces retrouvés déchiquetés sous les pâles, perturbation des chauves-souris…).

    Après ces menaces certaines pour la nature et notre patrimoine paysager des plus précieux, subirons-nous des nuisances sonores comparables au bruit de fond d'une autoroute et des désagréments par les flashs lumineux (situés au haut des mâts) de jour comme de nuit ?

    Ne sommes-nous pas heureux de vivre loin de tout contexte industriel ? Alors pourquoi devrions-nous le subir. De plus, connaissez-vous des gens qui souhaitent acheter une maison proche d’un parc éolien ? Ce sont nos maisons qui vont perdre de la valeur sur le marché de l’immobilier. Devons-nous accepter cet état de fait ?

    On tente de nous convaincre par un pseudo-discours écologique que l’éolien est une énergie verte et vertueuse, nous n’en sommes pas si sûr. Non seulement la production électrique de ces machines est aléatoire, du fait de la non-maîtrise du vent, nous savons maintenant que le rendement des éoliennes est faible par rapport à l’investissement financier que cela représente. Alors, est ce une bonne chose qu’il y ait des fonds publics engagés de façon importante, en soutien à ce secteur privé ?

    L’Aude est déjà le département le plus doté d’Occitanie en parcs éoliens, plus de 290 ! N’est- il pas venu le moment de stopper ces projets destructeurs de nos magnifiques paysages et de renforcer plutôt les parcs éoliens existants ? N’y aurait-il pas une autre alternative telle que le photovoltaïque, moins impactant sur ce même site ? Nous attendons beaucoup des réunions publiques pour éclaircir tout cela. Nous soupçonnons une affaire plus économique que soucieuse de l’avenir et de notre environnement ».       « Des Rivelois qui aiment leur village et le Quercorb ».

    (*) En savoir plus :

    https://decrypterlenergie.org/betonisation-et-artificialisation-des-terres-quelle-contribution-de-leolien

    Pour information : Il existe une association de défense, présente sur le Chalabrais depuis plus de dix ans « Le Cri du Vent ». Voici son mail pour dialoguer avec eux ou pour adhérer :  lecriduvent.association@orange.fr

  • « Dormons braves gens, tout est calme ! »

    fluris

    « Retournes-toi dans ta tombe, Fluris ». Pour parodier un des mille et un succès de quatre garçons dans le vent, il faut imaginer Fluris se retournant dans sa tombe au soir de ce mardi 13 décembre 2022, tandis que l’ancienne halle aux blés attend en vain la troupe des « arrossegaïres ». Car ce soir, la troupe de tireurs de traîneaux a encore oublié le rendez-vous. Cette absence répétée au fil de ces dernières années, finira-t-elle par porter le coup fatal à une tradition séculaire ? Bruyante commémoration à laquelle ont sacrifié avec bonheur et constance, des générations de Chalabroises et de Chalabrois.

    Là-bas devant la halle, la stèle née à la faveur du tricentenaire de la mort de Fluris est restée de marbre, devant autant d’indifférence. « Uèi fa les ans que tuèron Fluris ! ». D’accord, et alors ? Même l’écho n’a pas daigné répondre, seul un silence retentissant a pris le relais, silence à la faveur duquel reviennent quelques mots d’en Josep : « Demain Fleury, sous les chrysanthèmes fanés d’un arrière été de la Saint-Martin, s’endormira définitivement. Il aura vécu trois cents ans, avant d’être enseveli sous une culture uniformisée, mondialisée ».

    Bien sûr, le reste de la nuit a été sereine. Mais il paraît qu’au douzième coup de minuit, sur le pavé luisant des cours, la tradition s’est transformée en citrouille. « Roll over Fluris ! ».