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Chalabre - Page 783

  • C’était hier : Inaccessible Saint-Barth

    Une toute dernière escapade vers le pic du Saint-Barthélémy (c'est promis), avec un article qui avait paru dans l’Indépendant, édition du lundi 12 janvier 1998.

    randonneurs du kercorbHeureusement, la cabane du « pastre » n’est plus très loin (Photos archives, Décembre 1997).

    Dans le prolongement de la colline de Roquefère, les Chalabrois ont une vue imprenable sur les petites Pyrénées et les crêtes acérées du pic de Soularac. Et là-haut, oublié par les rayons d’un soleil distrait, le névé du Lac Noir a attendu tout l’été avant de disparaître sous les premières chutes de neige. Arrêtés par cette poudreuse tombée en abondance, les randonneurs du Kercorb n’ont pu aller beaucoup plus loin que le fameux Trou du Vent le bien nommé. Surpris dans la brume et les tourbillons de neige, nos quatre marcheurs devront se résoudre à écourter leur pèlerinage vers le Saint-Barth pour trouver un abri. Blottie au-dessus des ruines de l’ancienne mine, la cabane du berger va offrir un refuge inespéré dans lequel notre quatuor transi va s’évertuer à allumer une petite flambée.

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    Ainsi requinqués, l’idée de procéder à l’ouverture d’une bourriche d’huîtres tirée du sac de l’ami Emile sera adoptée à l’unanimité. A la lueur d’une demie bougie qu’il faudra penser à remplacer avant l’été et le retour du berger, Jean, Emile, Jean et Christian vont laisser tomber la neige. Et dans le même temps, faire honneur à une « tortilla » aux petits oignons, accompagnée d’un Chardonnay bonifié par l’altitude (1 437 m).

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    A contrecœur et avant la nuit, nos montagnards ont abandonné leur retraite, en ayant une pensée pour un « pastre » qui leur aura rendu une fière chandelle, en laissant la porte de son refuge entrouverte.

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  • Des quais de la Garonne à la chapelle du Calvaire, avec François Vidalat

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    Philippe de Champaigne, Les Ames du Purgatoire

    ┬®Musée des Augustins

    En septembre 2018, en un lieu qui avait accueilli jusqu’en 1840 Jean-François Vidalat, ermite de la chapelle du Calvaire, Martine Rouche, guide conférencier et passionnée de patrimoine, proposait d’aborder la vie et l’œuvre de François Vidalat, peintre en piété et photographe. Ce dernier, né en 1836 à Chalabre et neveu de l’ermite, est l’auteur de plusieurs tableaux ornant la chapelle. A la faveur de ses recherches, et par le biais du texte qui suit et de ses illustrations, Martine Rouche démontre comment il est permis d’attribuer un nouveau tableau au peintre François Vidalat :

    « La Chapelle du Calvaire de Chalabre a été un point de départ pour mon travail de recherche sur le peintre photographe François Vidalat, avec l’aide de l’association Ensemble pour le Calvaire. Le dernier ermite connu s’appelait précisément François Vidalat… À partir de l’acte de décès du vieil ermite, on pouvait recomposer une généalogie, en supposant que les deux François Vidalat fussent apparentés.

    Peu après avoir quitté l’ermitage, (Jean) François Vidalat, ermite, âgé de 77 ans, meurt dans sa maison, à Chalabre, le 3 décembre 1849. Ses parents sont feu Joseph Vidalat, charpentier, et feue Marianne Benet. Le couple a douze enfants dont Isaac et Jean François (29 octobre 1772). Isaac sera le grand-père du peintre François Vidalat, Jean François sera son grand-oncle, ermite.

    Isaac Vidalat, gypsier (artisan plâtrier et sculpteur en gypserie), épouse Marie Amiel. Le couple a quatre enfants dont Jean Joseph (20 brumaire an 9, 11 novembre 1800) qui sera le père du peintre. Jean Joseph Vidalat épouse Jeanne Ferrasse. Le couple a cinq enfants  dont Jean François (5 octobre 1836), dit François Vidalat, qui deviendra peintre, puis photographe, à Narbonne, puis à Clermont-l’Hérault.

    François Vidalat est à Paris en 1859, comme l’indiquent les deux ex-voto de Vals (Ariège) et l’un des tableaux de la Chapelle du Calvaire de Chalabre. Curieusement, il est ensuite étudiant à l’Académie royale des Beaux-Arts de Toulouse en 1862, et vit rue du Poids-de-l’huile. A part une mention de François Vidalat au cours de dessin d’après l’antique, il  n’y a pas d’autre trace de ses études dans les archives de l’I.S.D.A.T. (Institut Supérieur des Arts de Toulouse), ancienne Ecole des Beaux-Arts.

    Son parcours le mène ensuite à Narbonne, où il ouvre un studio de photographe, puis à Clermont-l’Hérault, pour la même activité. Il se marie, a des enfants, puis meurt dans un hôpital de Montpellier le 30 juillet 1918. Les quelques tableaux que l’on trouve de lui sont au nombre de trois à Vals, et trois à Chalabre, tous signés et datés.

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    Jésus au Jardin de Gethsemani, Chapelle du Calvaire, Chalabre

    ┬®MR

    Le tableau qui nous intéresse ce jour est « Jésus au jardin de Gethsémani », signé et daté de 1862. François Vidalat a vingt-six ans, et, alors qu’il a déjà peint au moins les deux grands ex-voto de Vals à Paris en 1859, sans avoir fait d’études d’art, il s’installe cette année-là à Toulouse et peint cette toile particulière, avec Jésus et l’ange en gros plan. C’est forcément une copie complète ou partielle d’un tableau de maître, et où les étudiants de l’Académie royale des Beaux-Arts de Toulouse vont-ils chercher des modèles ? Au Musée des Augustins, non loin de leur école.

    Dans ce musée, depuis peu après la Révolution, figure un grand tableau de Philippe de Champaigne, intitulé Les Âmes du Purgatoire (photo ci-dessus). Si l’on compare les deux tableaux, on voit que François Vidalat a copié Philippe de Champaigne et prélevé simplement les figures de Jésus et de l’ange, qu’il a extraites du reste de la scène, supprimant les Âmes du Purgatoire en bas, et Jésus triomphant en haut. Il a conservé la position des bras, les visages, l’un serein, l’autre tourmenté, et les ailes repliées. Un étudiant en art se doit de se rendre dans les musées pour copier les maîtres prédécesseurs mais peut interpréter à sa façon.

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    Chapelle de la Confrérie des Ames du Purgatoire, Notre-Dame de la Daurade, Toulouse

    Coïncidence : dans la chapelle de la Confrérie des Âmes du Purgatoire, en la basilique mineure de Notre-Dame de la Daurade à Toulouse, est visible un grand tableau représentant les Âmes du Purgatoire. Il est inséré dans un retable en marbre, au-dessus d’un autel privilégié. Son cartel dit sobrement : « Huile sur toile, XIXe siècle, d’après Philippe de Champaigne » . Cela signifie que le peintre copiste n’est pas identifié. En comparant avec le tableau de Philippe de Champaigne, on voit que le copiste a conservé la partie inférieure (les Âmes), la scène intermédiaire (Jésus et l’ange au Jardin de Gethsémani), et modifié la partie supérieure. Il a déployé les ailes de l’ange vers le haut pour occuper un espace médian…

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    En conclusion, il semble fort plausible et fort séduisant d’envisager que François Vidalat pourrait être l’auteur du tableau de Notre-Dame de la Daurade puisqu’il vivait à Toulouse en tant qu’étudiant, et qu’il a peint un « extrait » de la même scène en 1862, ce tableau ayant été offert à la Chapelle du Calvaire par la famille de Joseph Vidalat, comme indiqué au bas de la toile ».

  • C'était hier : Les randonneurs du Kercorb ont retrouvé leur refuge

    L'article mis en ligne avait paru dans l'Indépendant, édition du vendredi 11 janvier 2013.

    randonnée,saint-barthélémyLa controverse du Saint-Barthélémy a fait rage, dans un refuge riche en souvenirs (Photos archives, décembre 2012).

    Un peu avant que l’année 2012 ne fasse ses adieux, les randonneurs du Kercorb se sont transportés sur les pentes de leur pic fétiche. Un sommet ariégeois qu’ils honorent de leur présence entre Noël et 1er de l’An, quelle que soit l’épaisseur du manteau neigeux.

    Le Pog de Montségur se dégageait à peine de l’obscurité lorsque les six marcheurs apercevront l’étang de Moulzoune, premier palier de l’ascension vers le pic Saint-Barthélémy, via les mines de Fangas et de la Porteille. L’énorme quantité de poudreuse va sérieusement ralentir la progression de la cordée, munie de crampons, mais dépourvue de raquettes. Un oubli volontaire puisque l’objectif de cette journée n’était pas de rallier un St Barth immaculé, mais plutôt de rejoindre à l’heure dite, le refuge des Cimes (club d’initiation à la montagne escalade et ski). Lieu fixé pour une rencontre avec Jean, Annie, Maryse et Muriel, partis sur les traces du groupe de six, un peu plus tard dans la matinée.

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    Après la jonction réussie aux abords de l’énigmatique Monument aux Vivantes, l’équipée rassemblée ouvrira la porte d’un lieu mythique, théâtre voilà bientôt trente ans, de mémorables veillées. Lorsque les sociétaires du « Pitcharra Club » emmenés par leur président Christian Amouroux, passaient prendre la clef chez Victor Arcens à Montferrier, avant de préparer l’ascension vers le pic, autour d’une nécessaire flambée et éventuellement, d’une fondue bourguignonne.

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    Réunis en ce 28 décembre 2012 autour d’une table convenablement garnie, les légataires du « Pitcharra Club » n’auront pas échappé à la question récurrente, qui aura maintes fois par le passé, mis en péril la cohésion du club : « Lequel du Soularac et du St Barthélémy, est-il le pic le plus haut ? ». En réalité, la réponse a été donnée depuis longtemps, par Adelin Moulis, chantre de l’Ariège né au pied de Montségur. Le Soularac est composé de trois sommets : d’est en ouest, la pique d’Estang Tort, le menhir du Soularac et la pique du Diable. Lors de la réalisation d’une carte d’état-major au 1/80 000e, un officier soucieux de ne pas la surcharger, choisit l’une des trois altitudes et commit une erreur, en prenant la plus basse, en l’occurrence, la pique du Diable (2343 m). Mais avec 2368 m pour le Soularac, contre 2348 m pour le Saint-Barth, la discussion était définitivement close, et la cordée pouvait refermer la porte du refuge, avant le retour vers le Pays-d’Olmes et le Kercorb.