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C'était hier - Page 488

  • C’était hier : Robert Roncalli a ouvert le livre de son enfance

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du mercredi 24 décembre 1997.

    Tome III Déc. 97.JPGLe petit garçon à droite avec une casquette, c’est Robert Roncalli (Photos archives, décembre 1997).

    C’était samedi 13 décembre, onze heures n’avaient pas encore sonné au clocher de Notre-Dame et déjà nombre de Chalabroises et de Chalabrois se pressaient dans la salle du conseil, cours Sully. Accueillis par les membres de l’association « Il était une fois Chalabre », lesquels fidèles au rendez-vous depuis 1995, présentaient leur toute dernière publication.

    Impatience pour les uns, inquiétude pour les autres, certes les Tomes I et II avaient obtenu un franc succès, alors, quid du Tome III ? Cette nouvelle évocation du temps passé, éditée sous le titre « Gé et Ro », un titre en forme de clin d’œil, aura permis à Robert Roncalli son auteur, de ciseler un superbe chef-d’œuvre. Et un fabuleux cadeau pour tous ceux qui se retrouveront dans ce riche flot de souvenirs, pour tous ceux qui auront le bonheur de découvrir ce qu’était le quotidien chalabrois d’après-guerre. Décidément, Robert n’a rien oublié de son enfance en Kercorb, c’était il y a plus de cinquante ans, c’était hier. A la lecture de ce trésor de détails évoqués tour à tour avec émotion et humour, le temps s’arrête, l’abbé Fourtanier remonte le cours Colbert, sa majesté Carnaval arrive par le train de 11 h en gare de Chalabre, et le « pan gradalhat » de Robert prend la même saveur que la madeleine de Proust.

    Samedi 13 décembre, et dans une atmosphère empreinte de nostalgie, Robert Roncalli aura volé la vedette à Fluris, l’espace d’une très sympathique séance de dédicace conclue par l’intervention du président Michel Brembilla, heureux d’adresser à tous ses plus chaleureux remerciements, au nom de « Il était une fois Chalabre ».

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  • C’était hier : Histoire et mémoire sur la scène chalabroise

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du jeudi 25 décembre 1997.

    antigoneLes cours s’enchaînent sur la scène du théâtre municipal (Photos archives, décembre 1997).

    Parallèlement à l’enseignement de l’art de la comédie prodigué aux enfants et aux adolescents du pays chalabrais, se met en place une structure théâtrale pour adultes. Ceux-ci inventant et recréant une « mémoire de l’imaginaire », sur fond d’une histoire éternelle inscrite dans le répertoire de la tragédie antique. En abordant Antigone de Jean Cocteau, les intervenants, dirigés par Dominique Mauriès, s’exercent à toutes les formes d’une approche dramatique soucieuse d’innovations. Déplacements, exercices sur la voix, répliques, lectures plurielles, mise en confrontation des genres, approche des partenaires : les cours s’enchaînent semaine après semaine, cours s’enroulant petit à petit autour du mythe Oedipien, pierre angulaire soutenant autant le politique que l’angoisse de la condition humaine. Bientôt, le théâtre municipal accueillera une figure inoubliable et résolument actuelle du répertoire tragique : Antigone.

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    antigone

  • Sous le château de Mauléon,... la Place Fluris

    L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du vendredi 26 décembre 1997. Vingt ans après la célébration de son Tricentenaire, et en cette année 2017 qui se termine, les 320 bougies de l’anniversaire du Charivari de Fluris n’auront pas été soufflées. Un 13 décembre ordinaire, dans les rues de Chalabre.

    flurisLe cortège fait une halte à la Croix-des-Missions (Photos archives, 13 décembre 1997).

    Le soleil vient de disparaître derrière les collines du Kercorb et dans un crépuscule naissant, les Chalabrois se sont retrouvés afin de célébrer le 300e anniversaire de la mort de Fluris. En ce jour de Sainte Luce, la tradition a donné rendez-vous à l’Histoire : tandis que Paris en termine avec un soulèvement contre la politique fiscale du cardinal Mazarin, un vent de fronde semble souffler à la surface des eaux froides du lac chalabrois. Le Sieur Jacques Fleury en est la cause, collecteur d’impôts de son état, et maître du mystère depuis trois siècles. Le samedi 13 décembre 1997, emmitouflés dans la tradition, les enfants de Chalabre ont consacré un monument à la mémoire de leur héros, un événement qui a mis en lumière la réalité d’une histoire d’amour à l’issue tragique. Fluris était un héros shakespearien, Roméo transis d’amour pour sa Jeanne. Mais les jaloux et les gens mal intentionnés eurent tôt fait de l’envoyer « ad patres ». Fallait-il punir ces empêcheurs d’aimer en rond ? Que seraient aujourd’hui sans eux, nos « arrosegaïres » invétérés ? Pouvons-nous imaginer ce que furent ces galants et secrets rendez-vous et ce qu’il advint du fruit de ces amours ? Fluris mourut-il du péché de chair, Fluris est-il irrémédiablement mort ?

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    Torturée depuis trois siècles, l’âme de Fluris aura peut-être trouvé le repos au pied de cette stèle inaugurée samedi à une portée de mousqueton des tours du château. Magistralement entouré par les virtuoses de l’OPVC et les superbes voix de la chorale Eissalabra, le comité du Tricentenaire et un mystérieux revenant ont dévoilé un granit propre à pérenniser le charivari de Chalabre, sur cette place qui porte désormais le nom de Fluris. Le soir, à l’heure dite et 300 ans plus tard, plus de trois cent « arrosegaïres » ont investi les rues chalabroises en un tonitruant et pacifique cortège. Il faut imaginer Fluris heureux.

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    Les chœurs d'Eissalabra

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    Inauguration de la stèle à la mémoire de Fluris

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    Un mystérieux revenant en ce jour anniversaire

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    Le Comité du Tricentenaire au pied de la stèle

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    « Vei fan les Ans que tueron Fluris ! »

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    Le tonitruant cortège s'engage sur l'avenue Auguste-Cathala

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    Au pied de la stèle, un « arrosegaïre » harangue ses compagnons de charivari

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    Camille Amat a fait ressurgir toute la magie du mythe de Fluris 

  • Flagrant délit de colportage d’allumettes de contrebande

    Le texte mis en ligne, en l'occurrence un procès-verbal, rédigé au début du siècle dernier, vient confirmer (s’il en était besoin), qu’il n'est pas prudent de jouer avec les allumettes. Il renvoie vers une époque où Le Peyrat-sur-l'Hers était la plaque tournante d'un trafic dénoncé par la loi.

    Procès-verbal n° 56 : Arrestation pour colportage d’allumettes de contrebande, de Pedro, Louis, sans domicile fixe, né à Sarragosse (Espagne).

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    Cejourd’hui quatorze mars mil neuf-cent-vingt-quatre, nous soussignés, Jalade Kléber et Izern Jean, gendarmes à cheval, à la résidence de Chalabre, département de l’Aude, revêtus de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs, en tournée de communes à Rivel (Aude), avons aperçu, à la sortie nord du village, un individu, qui à notre aspect, a pris la fuite en abandonnant un sac qu’il avait sur ses épaules. Nous nous sommes mis à sa poursuite et l’avons rejoint 500 mètres plus loin environ. Nous l’avons appréhendé, et l’avons ramené à l’endroit où il s’était débarrassé du sac. Nous l’avons invité à nous montrer le contenu de ce sac, ce qu’il a fait aussitôt. Nous avons constaté qu’il contenait 150 paquets d’allumettes de contrebande en bois. Chaque paquet contenait 120 allumettes.

    Sur notre demande, cet individu nous a déclaré : « Je me nomme Pedro, Louis, 39 ans, chiffonnier, sans domicile fixe, né à Sarragosse (Espagne), le 24 mai 1884, de Pierre, et Fernandez Marie, célibataire, je sais lire et écrire. J’ai été élevé par mes parents jusqu’à ma majorité. J’ai été condamné pour le même motif il y a environ quatre ans. Ma profession de chiffonnier ne me procurant pas les ressources nécessaires à mon entretien, j’ai été obligé de me livrer à la contrebande. J’ai acheté ces allumettes au Peyrat (Ariège) à un individu que je ne connais pas, de passage dans cette localité. Je ne sais pas par qui ces allumettes sont fabriquées. Je suis venu à Rivel pour les vendre à celui qui en aurait voulu, car je n’ai pas de clients fixes. C’est la première fois que je viens dans cette localité ».

    L’intéressé a signé sa déclaration après lecture faite. Le fait ci-dessus, constituant le flagrant délit de colportage d’allumettes de contrebande, et une infraction à l’article 19 de la loi du 16 avril 1895, nous avons déclaré à Pedro, que nous l’arrêtions au nom de la loi.

    Fouillé minutieusement, au moment de l’arrestation en présence de MM. Monéger et Faure, domiciliés à Rivel (Aude), il a été trouvé porteur, d’un couteau de poche, d’un paquet de tabac, d’une montre, d’un mouchoir, et d’un portefeuille en cuir, contenant la somme de 55 francs, composée d’un billet de 50 francs, et d’un de 5 francs. Ces objets ont été retirés provisoirement, et suivront l’inculpé à destination.

    Les témoins de la fouille, MM. Monéger et Faure, ont signé avec nous l’inventaire des objets saisis. Nous avons conduit Pedro à notre caserne, et l’avons déposé à la chambre de sûreté de notre caserne, en attendant son transfèrement, devant le Sous-Directeur des contributions indirectes, à Limoux.

    Nous avons prélevé un triple échantillon de ces allumettes, et avons détruit le reste, en présence de Monsieur Portalier, receveur des contributions indirectes à Chalabre. Cette destruction, fera l’objet d’un procès-verbal distinct. Le contrevenant a signé avec nous, les échantillons prélevés.

    Nous avons immédiatement téléphoné au Commandant de la brigade de Laroque-d’Olmes Ariège, pour qu’une surveillance, soit exercée dans la commune du Peyrat (Ariège), en vue de découvrir l’individu qui a vendu les allumettes.

    Dressé en trois expéditions, destinées : les deux premières dont une visée et enregistrée en débit avec les objets saisis à suivre le prévenu, devant le Sous-Directeur des contributions indirectes à Limoux, et la 2e aux Archives.

    Fait et clos, à Chalabre, les jours, mois et an que d’autre part.                                          

    Signalement. Taille 1 m. 60, cheveux et sourcils châtains, yeux gris, front découvert, bouche petite, menton rond, visage ovale, nez à base abaissée. Vêtu d’un complet gris, coiffé d’une casquette grise à rayures rouges, et chaussé d’espadrilles blanches.

    colportage d’allumettes de contrebande