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Commémorations - Page 52

  • Sainte-Luce : Les « arrossegaïres » privés de château

    C'était en 1997, et les Chalabrois, qui n'ont que très rarement manqué l'occasion de réveiller la mémoire de Fluris, s'étaient fédérés en un comité impromptu, afin de préparer la célébration du Tricentenaire de la mort de Jacques Fleury (photo ci-dessous). L'idée d'une marche symbolique et pacifique vers le château de Mauléon avait même été évoquée. Seule manquait une autorisation des descendants de la Famille De Bruyères, afin que les "arrossegaïres" puissent emmener leurs traîneaux jusqu'au pied du donjon du castel. Sous le titre proposé ci-dessus, l'article qui suit avait paru dans l'Indépendant du samedi 6 décembre 1997.

    fluris 2012,jacques fleuryDe gauche à droite : Roger Rosich, Paul Lagarde, José Navarro, Edouard Garcia, Sophie Jacques de Dixmude, Thierry Roncalli, Annie Plauzolles, Aline Guilhemat, Jean-Paul Subreville, Francis Amouroux, Jean Plauzolles, Robert Roncalli, Edmond Arnou (Archives, Octobre 1997)

    Une tradition dans la tradition veut que le parcours emprunté par les « arrossegaïres » (tireurs de traîneaux), fasse un détour symbolique au pied des tours du château de Mauléon. Histoire de rappeler que ce diable de Fluris aurait eu maille à partir avec les descendants des Comtes de Bruyères, seigneurs des lieux. Une coutume abandonnée depuis plusieurs lustres certes, mais que le collectif pour le Tricentenaire avait espéré rétablir en cette année 1997. Seul manquait l’aval de Mme Anne de Villette, héritière de la maison Mauléon-Narbonne, auprès de laquelle une demande d’autorisation fut formulée au mois de novembre dernier. Vaine requête si l’on en croit le pli adressé par retour de courrier et dont voici le bref contenu dans son intégralité :

    « Je suis très sensible à la teneur de votre lettre et à la permission qu’elle réclame pour fêter le tricentenaire de Fluris, le 13 décembre prochain. L’écho paru dans les journaux locaux depuis une quinzaine d’années à ce sujet, n’a fait état que de désolation et regret devant les débordements de ce charivari qui semble donc ne plus refléter uniquement son aspect folklorique.

    En conséquence, j’ai le regret de ne pouvoir donner une réponse favorable à votre demande. De plus cette année, vu les circonstances, cette manifestation risquerait d’occasionner des désordres incontrôlables. Vous, pour me l’avoir demandée, et moi, pour vous l’avoir accordée, nous serions les premiers à le regretter. En vous remerciant de votre compréhension, je vous prie de croire à mes sincères salutations … Signé : Mauléon Narbonne Villette ».            

    Quoiqu’il en soit de la personnalité de Fluris et des motifs de sa mort violente, une chose parait certaine : les milliers d’enfants de Chalabre qui depuis près de trois siècles "se retrouvent dans ce tonitruant et pacifique cortège" de décembre, doivent avoir beaucoup de peine à se retrouver dépeints en un si noir tableau.

    Fluris 1996.JPGLes « arrossegaïres » devant la mairie : la bruyante commémoration va pouvoir démarrer (Archives Fluris 1996).

  • Commémoration de l’Armistice

    armistice du 11 novembre 1918,batucadaLa signature de l’Armistice du 11 novembre 1918 qui mettait fin aux hostilités de la première guerre mondiale a été célébrée au cours d’une cérémonie réunissant les anciens combattants de Rhin et Danube et de la Fnaca. A leurs côtés, Christian Guilhamat et les élus du conseil municipal, le conseiller général Jean-Jacques Aulombard, les présidents d’associations, le maréchal-des-logis chef Christian Fauré, représentant la brigade de gendarmerie, une délégation de sapeurs-pompiers conduite par l’adjudant-chef Stéphane Ferrier, et les citoyens chalabrois. Le cortège constitué devant la mairie s’est dirigé vers le monument aux Morts, aux accents des cuivres et percussions du quintet Batucada, insensibles à la pluie.

    11 Novembre 2012 Batucada.jpg

    Après le dépôt de gerbe, la lecture du message du secrétaire d’état aux Anciens Combattants et les sonneries impeccablement exécutées par les musiciens de Mirepoix (photo), le cortège a pris la direction du carré militaire. Au pied des cèdres bicentenaires, une rose est venue fleurir chacune des tombes, tandis que l’assistance se recueillait à la mémoire de toutes les victimes de guerre. Le cortège ralliait ensuite le cours Sully, au rythme des cuivres mirapiciens. Après l’aubade offerte devant la maison commune, Christian Guilhamat remerciait les porte-drapeaux Louis Arcizet et René Authié, et invitait l’assistance à rejoindre la salle du conseil municipal pour le traditionnel vin d’honneur.    

    armistice du 11 novembre 1918,batucada

  • Paul Frédéric Babou, le poilu oublié

    Le 26 février 1888 à 10h, Paul Bézard, maire de Chalabre et officier de l’état-civil, accueille Alfred Alexandre Babou, chapelier, accompagné d’un bébé né la veille, à deux heures du matin dans la maison de Fidèle Dantoine, rue du Communal. Cette déclaration de naissance concerne un petit Paul Frédéric, dont la maman s’appelle Marie Léran. Le jeune Chalabrois grandira dans la maison familiale, avant d’exercer comme son père, le métier de chapelier.

    Futur conscrit de la classe 1906, il s’engage pour trois ans le 8 novembre 1907, auprès des services de la mairie de Toulouse. Dirigé le jour même vers le 14e régiment d’infanterie, le soldat de 2e classe deviendra soldat-musicien le 18 janvier 1908. Le 8 novembre 1910, Paul Frédéric Babou, matricule 1370, passe dans la réserve de la vie active, et retrouve le Kercorb, en possession d’un certificat de bonne conduite.

    11 novembre à chalabre,paul frédéric babou

    De retour à la vie civile, il reprend son métier de chapelier, puis rencontre Joséphine Anna Cantié, qu’il épouse à Chalabre, le 20 mai 1914. Mais l’intermède conjugal sera de très courte durée, puisqu’il est « rappelé à l’activité à la mobilisation », le 5 août 1914, avant d’être incorporé au 80e régiment d’infanterie de Narbonne. Blessé le 15 octobre 1914 et décoré de la médaille militaire, Paul Frédéric Babou sera réformé par la commission spéciale de Carcassonne le 27 août 1915. S’il retrouve une nouvelle fois le pays chalabrais et sa famille, son état de santé ne fera que se dégrader, et il décédera des suites de ses blessures, le 20 juillet 1918 à Chalabre.

    Survenue loin du théâtre des opérations, cette disparition sera bien mentionnée sur l’état signalétique de services de Paul Frédéric Babou. Mais son nom ne sera jamais inscrit sur le monument aux Morts, aux côtés des 74 enfants de Chalabre morts pour la France.

    (Remerciements à Serge Fournié, "pensionnaire" des archives départementales)

    11 novembre à chalabre,paul frédéric babou

    La cérémonie commémorant le 94e anniversaire de la signature de l’armistice à Rethondes, sera célébrée dimanche à partir de 11h. Christian Guilhamat, son conseil municipal et le comité des anciens combattants invitent la population à s’associer à cette journée du souvenir. Le cortège se formera devant la mairie, puis rejoindra le monument aux Morts et le carré militaire.

  • Un jour dans la vie d’Auguste Cathala

    A. Cathala Août 2012.jpgSerge Fournié évoque la mémoire d’Auguste Cathala, dans le cimetière où il repose.

    Le 23 mai 1944, une colonne de soldats allemands accompagnée par la milice locale, arrive sur le secteur de Montjardin. La troupe composée de plus de 300 hommes, prend la direction de la ferme des Vinsous, où réside Marius Cathala avec sa famille. C’est là que va se nouer un acte ignoble, perpétré par l’occupant et ses complices.

    auguste cathala,le roudié,maquis faïta jean robertAu soir de cette funeste journée, le corps supplicié et mutilé d’Auguste Cathala, à peine âgé de 19 ans, sera retrouvé dans la ferme du Roudié. Torturé avec une indescriptible sauvagerie pour avoir permis aux maquisards du camp Faïta, établis sur les hauteurs du Chalabrais, d’échapper à la soldatesque, Auguste Cathala sera inhumé le 25 mai.  

    Afin de perpétuer le souvenir, et à l’initiative de Serge Fournié, un film évoquant les dernières heures d’Auguste Cathala, martyr de la Résistance, est en cours de réalisation. Réunis tout dernièrement sur la petite place de Montjardin, Jean Alcantara, frère de Paul Alcantara, commissaire aux effectifs du Maquis Faïta, accompagné de ses enfants Patrice et Serge, Jean Tailhan alias Lapébie, et Joseph Fernandez alias Frédo, partisans du maquis FTP « Jean Robert et Faïta », Sylvette Calmet, Janine Plantier et Joseph Cathala, sœurs et frère d’Auguste, et José Bernabé, en charge du tournage, ont effectué le parcours depuis Montjardin, jusqu’à la ferme du Roudié.

    auguste cathala,le roudié,maquis faïta jean robertJean Alcantara, Jean Tailhan et Joseph Fernandez.

    Le film ainsi réalisé, sera diffusé et proposé notamment aux instances scolaires, afin que le souvenir d’Auguste Cathala, puisse survivre aux derniers témoins d’un acte symbolisant la générosité jusqu’au don de soi.